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Belpech, le hameau discret de l’Aveyron où le temps se suspend

Nous avions entendu parler de ces recoins d’Aveyron où l’on se croit hors du monde, mais rien ne nous préparait à Belpech. Niché entre les collines de Saint-André-de-Najac et les méandres de l’Aveyron, ce hameau n’apparaît sur aucune carte touristique. Pourtant, dès les premières pierres apparues au détour d’un chemin, une évidence s’est imposée : nous venions de découvrir un lieu à part.

Ici, point de place centrale, point de commerces, point de foule. Seule une poignée de maisons de pierre, serrées les unes contre les autres comme pour affronter ensemble les vents d’hiver, compose le paysage. Leurs murs épais, dorés par des siècles de soleil, racontent des histoires que nul besoin de déchiffrer. Les volets de bois, souvent clos, laissent deviner des intérieurs où le temps semble s’être figé. Un puits ancien, une fontaine moussue, une croix de fer forgé : les détails sont rares, mais suffisent à évoquer une vie rythmée par les saisons et le labeur des champs.

L’histoire gravée dans la pierre

Belpech, c’est avant tout une histoire de silence et de pierre brute. Comme tant d’autres hameaux du Rouergue, il s’est bâti autour d’une agriculture aujourd’hui presque disparue. Les granges aux poutres noircies par le temps témoignent encore de cette époque où les familles vivaient en autarcie, cultivant la terre et élevant quelques bêtes. Les toits de lauze, caractéristiques de la région, renforcent cette impression de rusticité préservée.

Personne ne sait exactement depuis quand Belpech existe. Les archives manquent, les récits se transmettent de bouche à oreille. Certains murmurent que des moines, en route vers Conques ou Najac, s’y arrêtaient pour se reposer. D’autres prétendent que des paysans, fuyant guerres ou épidémies, y trouvèrent refuge. Peu importe : ce qui compte, c’est cette sensation de fouler des traces anciennes, comme si chaque pas réveillait un écho du passé.

Une plongée dans le calme absolu

À Belpech, on ne vient pas pour « visiter ». On vient pour s’imprégner. Le matin, la brume enveloppe les collines, estompant les contours des maisons. Seuls le chant des oiseaux et le murmure d’un ruisseau, en contrebas, troublent le silence. L’après-midi, la lumière se transforme : elle devient dorée, presque palpable, caressant les murs et dessinant de longues ombres sur les sentiers.

Nous avons passé des heures à errer sans but, à effleurer les pierres usées par le temps, à écouter le vent dans les arbres. Parfois, un chat traverse la route, indifférent à notre présence. Parfois, le ronron lointain d’un tracteur rappelle que la vie persiste, discrète mais bien réelle. Pas de musée ici, pas de monument à admirer. Le spectacle, c’est le lieu lui-même, dans sa simplicité et son authenticité.

Pourquoi s’arrêter à Belpech ?

Parce qu’ici, on ne vous demandera rien. Ni programme, ni horaires, ni « il faut voir ceci ». Belpech est un havre pour ceux qui cherchent à se déconnecter, à retrouver un rythme plus lent, à l’écoute de soi et des éléments. Un endroit où l’on peut s’asseoir sur un banc de pierre, observer les nuages défiler et, enfin, se sentir en paix.

Les alentours réservent aussi de belles découvertes. À quelques kilomètres, le village de Saint-André-de-Najac, avec son église romane et ses ruelles pavées, mérite le détour. Plus loin, Najac et son château médiéval dominent la vallée de l’Aveyron, offrant des panoramas à couper le souffle. Pourtant, c’est toujours vers Belpech que l’on revient, comme attiré par une force paisible.

Un secret jalousement préservé

Belpech n’a ni site internet ni panneau indicateur. Pour le trouver, il faut interroger les habitants des villages voisins ou se fier à son instinct. Peut-être est-ce là le secret de sa magie : il ne se révèle qu’à ceux qui savent encore chercher l’authenticité.

Nous repartons avec le sentiment d’avoir touché à quelque chose de rare, d’avoir vécu un moment hors du temps. Et nous savons déjà que nous reviendrons, pour retrouver ce silence, cette lumière et cette étrange impression d’être, le temps d’un week-end, à l’écart du monde.

13 octobre 2025No commentsFrance
Entre terre et mer : le sentier du Littoral, d’Argelès-sur-Mer à Collioure

Certains chemins marquent durablement la mémoire. Ceux où le vent charrie l’iode, où la lumière ondule à la surface des vagues, et où chaque enjambée semble suspendue entre la roche et l’infini. Le sentier du Littoral, qui relie Argelès-sur-Mer à Collioure, appartient à cette catégorie. Accroché aux falaises des Albères, ce ruban de terre sauvage offre la Méditerranée par fragments : tantôt turquoise et rieuse, tantôt indigo et mystérieuse, toujours mouvante.

Départ du sentier du Littoral depuis le Racou vers Collioure, vue sur la Méditerranée

Nous prenons le départ tôt, avant que le soleil ne domine. Le point de départ ? La plage du Racou, à Argelès-sur-Mer, où les pins maritimes effleurent le sable fin. L’air, encore frais, mêle les effluves d’herbes coupées et d’embruns. Le sentier, bien tracé, s’élève en douceur vers les hauteurs. Les premiers mètres, presque urbains, laissent vite place à une nature omniprésente. Les criques défilent, discrètes : certaines ne se révèlent qu’après avoir emprunté des escaliers de bois ou des sentes étroites. Certaines sont désertes ; d’autres abritent des pêcheurs silencieux, leurs lignes tendues vers l’horizon comme des promesses jetées à la mer.

Ici, la roche, rouge et striée de blanc, porte les stigmates des siècles de mistral et de tramontane. Genêts, cistes et agaves géants bordent le chemin, tels des gardiens muets. Quant au vent, il ne nous quitte pas : il tourbillonne, s’engouffre dans les anfractuosités, soulève les embruns. Parfois, il nous pousse dans le dos, comme pour nous rappeler notre éphémère passage. Les panneaux indicateurs, sobres, nous guident : « Collioure, 2 h 30 ». La distance, modeste, se parcourt sans hâte, chaque virage méritant une halte – pour voir, pour écouter.

Le sentier ondule entre les anses, certaines aux noms évocateurs : la crique de l’Oulle, celle de la Mauresque. L’eau, d’une limpidité troublante, laisse entrevoir galets, algues et poissons fuyant entre deux mondes. Nous croisons des randonneurs, des familles, des solitaires attardés sur un rocher, les pieds dans l’eau. Personne ne semble pressé : ici, le temps obéit à une autre cadence.

Collioure se dévoile peu à peu, lovée au creux de sa baie. Les maisons aux couleurs vives, le clocher de Notre-Dame-des-Anges, les filets de pêche séchant sous le soleil composent une toile vivante. Le sentier descend vers le port, où les bateaux oscillent en silence. Nous nous asseyons sur un banc, face à l’horizon. Un vieux pêcheur nous adresse un sourire, sans mot. Peut-être devine-t-il ce que nous venons de vivre : une marche où chaque pas fut une découverte, où la terre et l’eau ne firent plus qu’une.

Randonnée sur le sentier du Littoral entre Argelès-sur-Mer et Collioure, panoramique sur les criques catalanes

Pour le retour, plusieurs options s’offrent à nous : le bus, ou la marche par l’intérieur des terres, à travers les vignobles des Aspres. Ce matin-là, cependant, nous choisissons de refaire le trajet en sens inverse, comme pour graver dans nos mémoires chaque méandre, chaque effluve, chaque éclat de lumière. Car tel est peut-être le charme de ce sentier : il ne se parcourt pas, il se vit. À chaque passage, il révèle une nouvelle facette, un silence inédit, une raison supplémentaire de s’émerveiller.

Autour de Collioure et d’Argelès-sur-Mer, le pays catalan se déploie. Les villages de Banyuls et de Port-Vendres, les vignobles en terrasses, les massifs des Albères invitent à l’exploration. On peut pousser jusqu’à la réserve naturelle de la Massane ou franchir la frontière vers l’Espagne toute proche. Mais ce jour-là, nous restons immobiles, assis sur un rocher, à contempler la mer. Le vent s’est apaisé, le soleil décline. Demain, peut-être, reviendrons-nous. Certains chemins, une fois parcourus, exercent une attirance à laquelle il est difficile de résister.

13 octobre 2025No commentsFrance
Belle-Île-en-Mer, l’île bretonne où le vent sculpte les rêves

Certains lieux se révèlent avec lenteur, à la manière d’une toile dont on soulèverait un pan pour en découvrir les couleurs cachées. Belle-Île-en-Mer appartient à cette catégorie. Dès l’approche du port du Palais, on saisissent pourquoi peintres, écrivains et rêveurs s’y sont attachés. L’air, chargé d’iode et de terre humide, les falaises découpant l’horizon et ce vent omniprésent, presque murmurant des récits anciens, composent une atmosphère envoûtante.

Une île entre terre et mer

Belle-Île n’est pas simplement une destination : c’est une parenthèse où le temps s’étire au rythme des marées, des sentiers côtiers et des petits ports aux filets de pêche séchant sous le soleil. Plus grande île bretonne, elle allie paysages sauvages et villages préservés. On s’y rend pour s’y perdre, pour arpenter ses chemins, pour observer la lumière danser sur les rochers au fil des heures.

Découverte de Belle-Île-en-Mer : maisons typiques et paysages côtiers de Bretagne

Des falaises chargées d’histoire

Les falaises de Belle-Île, hautes et découpées, veillent sur l’île depuis des siècles. Elles ont vu défiler Romains, Vikings et marins en perdition. Au XIXᵉ siècle, Vauban y érigea la citadelle du Palais, forteresse imposante dominant toujours le port. Aujourd’hui, on peut encore parcourir ses remparts, imaginer les navires de guerre à l’horizon et ressentir le poids de l’Histoire sous ses pas.

Mais Belle-Île est aussi une terre de peintres. Claude Monet, séduit par sa lumière mouvante et ses côtes aux couleurs vives, y séjourna longuement. Les reflets turquoise de l’eau contre les rochers noirs ou les nuages filant sous l’effet du vent expliquent cette fascination durable.

Marcher, respirer, s’émerveiller

L’île se découvre à pied, à vélo ou en voiture, mais c’est en marchant qu’on en perçoit l’âme. Le sentier des Douaniers, qui en fait le tour, invite à la contemplation : criques secrètes, plages de sable fin comme celle des Grands Sables et panoramas à couper le souffle, à l’image de la pointe des Poulains.

À Locmaria, village méridional, une église du XIᵉ siècle, des ruelles fleuries et des artisans perpétuant les savoir-faire locaux attendent les visiteurs. On y déguste galettes de sarrasin, crêpes au caramel au beurre salé et fruits de mer pêchés au petit matin. Les huîtres de Belle-Île, en particulier, comptent parmi les spécialités incontournables.

Une lumière ensorcelante

Ce qui frappe avant tout à Belle-Île, c’est sa lumière : vive, changeante, presque vivante. Elle ondule sur l’eau, s’accroche aux ajoncs et métamorphose les paysages au fil des heures. Dorées au lever du jour, les falaises deviennent grises ou bleutées selon les caprices du ciel. Et lorsque le soleil décline, le spectacle quotidien renouvèle chaque fois l’émerveillement, comme une promesse de lendemains toujours différents.

Une île à vivre, non à visiter

Belle-Île n’est pas un musée figé, mais un territoire vibrant. On y croise pêcheurs, agriculteurs et artistes ; on y écoute le vent dans les landes, le clapotis des vagues contre les rochers et les cris des goélands. L’île incarne à la fois la rudesse et la douceur de la Bretagne, son caractère bien trempé et son hospitalité chaleureuse.

Autour de Belle-Île

Située dans le Morbihan, à une quinzaine de kilomètres des côtes, l’île se rejoint en bateau depuis Vannes, Quiberon ou Lorient. Une fois sur place, les îles voisines – Houat ou Hoëdic – et la presqu’île sauvage de Quiberon offrent d’autres escapades possibles.

Pourquoi s’y rendre ?

Pour le silence et les paysages, pour cette impression d’être au bout du monde tout en restant en France. Pour les randonnées sans fin, les repas face à l’océan, les nuits étoilées. Pour se rappeler que la beauté existe, simple et sauvage.

À Belle-Île, on ne vient pas pour cocher des cases sur une liste, mais pour se laisser porter. Et c’est peut-être pour cette raison qu’on en repart transformé, avec l’envie tenace d’y revenir, encore et toujours.

13 octobre 2025No commentsFrance
Entre ciel et marée : le Mont-Saint-Michel, une île de granit et de lumière

Le voici, dressé à l’horizon comme une vision intemporelle. On l’aperçoit d’abord au loin, entre les champs de Normandie, puis il grandit, imposant, presque irréel. Le Mont-Saint-Michel n’est pas un simple monument : c’est une présence vivante. Une île de granit surgie des flots, couronnée d’une abbaye qui semble frôler le ciel. On se gare au parking, on s’avance à pied, et déjà, le vent mêle les effluves de sel à ceux de l’herbe humide. Les pas crissent sur le sable, puis sur les pavés de la digue. L’air est vif, la lumière mouvante, comme si le Mont jouait avec les nuages pour mieux se dévoiler par intermittence.

Le Mont-Saint-Michel en automne, entouré par les couleurs chaudes de la saison

Une forteresse de prières et de légendes

En franchissant la porte du village, on bascule dans un autre temps. Les ruelles, étroites et sinueuses, sont pavées de pierres polies par les siècles, bordées de maisons à colombages qui semblent se pencher les unes vers les autres. Des enseignes en fer forgé grincent sous les bourrasques. Ici, tout évoque le passé : les remparts, les tours crénelées, les placettes où l’on devine encore l’animation des marchands médiévaux.

L’abbaye, perchée au sommet, domine l’ensemble. La montée est progressive, et à chaque palier, la vue s’élargit. Les guides expliquent qu’un premier sanctuaire fut érigé au VIIIᵉ siècle, après l’apparition de l’archange Michel à l’évêque Aubert. Depuis, pèlerins et souverains s’y sont succédé, gravant leur trace dans la pierre.

À l’intérieur, un dédale de salles voûtées, de cloîtres silencieux et de jardins suspendus s’offre au visiteur. La lumière, filtrée par les vitraux, dessine des motifs éphémères sur les murs. On perçoit le frottement des pas sur les dalles, parfois un murmure, comme si les prières d’antan résonnaient encore. Dehors, sur la terrasse, le vent redouble de force. La baie s’étire à l’infini, changeante selon les heures : à marée basse, elle devient un désert de sable où se reflète le ciel ; à marée haute, l’eau encercle le Mont, le transformant en une île énigmatique.

Marcher, observer, s’émerveiller

Le Mont-Saint-Michel ne se visite pas : il se vit. On peut y passer des heures à déambuler dans le village, à s’arrêter dans une auberge pour déguster un bolée de cidre normand, à recueillir les récits des habitants. Certains matins brumeux, on croirait évoluer dans un songes. Les guides des traversées à pied content comment les sables mouvants ont englouti hommes et bêtes, comment les pèlerins d’autrefois avançaient, partagés entre crainte et foi. Aujourd’hui, les parcours se font en toute sécurité, mais l’émotion demeure : sentir le sable se dérober sous ses pieds, voir l’eau monter à une vitesse vertigineuse, comprendre pourquoi ce lieu fascine depuis des siècles.

Piste cyclable offrant une vue imprenable sur le Mont-Saint-Michel, symbole de sérénité et de nature préservée

En redescendant vers la baie, on croise des moutons broutant les prés salés, des oiseaux survolant les marais. La nature, omniprésente, semble indomptable. Les teintes varient selon les saisons : vert tendre au printemps, doré à l’automne, gris argenté en hiver. Même sous la pluie, le Mont conserve une beauté austère, comme s’il se recroquevillait sous les nuages pour mieux resplendir ensuite.

Pourquoi venir ?

Parce qu’ici, le temps semble suspendu. Parce qu’on se sent infiniment petit face à l’immensité de la baie et à l’audace des bâtisseurs. Parce qu’il existe des lieux qui nous transforment, ne serait-ce qu’un instant. Le Mont-Saint-Michel en fait partie. On peut s’y rendre pour son histoire, ses paysages ou le frisson de la traversée. On en repart avec la certitude d’avoir effleuré quelque chose de rare, d’avoir cheminé entre deux mondes.

Et puis, il reste ces détails indélébiles : le goût d’une omelette de la Mère Poulard, le tintement des cloches porté par le vent, la silhouette du Mont qui s’éloigne dans le rétroviseur, telle une invitation à revenir.

Autour du Mont, les trésors de la Normandie

Ancré dans la Manche, à la frontière de la Normandie et de la Bretagne, le Mont-Saint-Michel est entouré d’une campagne apaisante, de villages pittoresques et de plages sauvages. À quelques kilomètres, Avranches offre un panorama exceptionnel sur la baie et abrite un musée consacré à l’histoire du site. Plus loin, Granville et ses falaises, Cancale et ses huîtres, Saint-Malo et ses remparts prolongent l’évasion. Pourtant, c’est toujours vers le Mont que les regards convergent, comme irrésistiblement attirés.

On peut s’y rendre en voiture, en bus ou même à vélo en empruntant les pistes cyclables qui traversent la baie. Certains préfèrent y passer la nuit, dans l’une des auberges du village, pour vivre le Mont lorsque les touristes se sont retirés et que les lumières des remparts se reflètent dans l’eau noire.

Le Mont-Saint-Michel ne se décrit pas vraiment : il se ressent. Il se découvre pas à pas, au rythme des marées. Et c’est sans doute pour cette raison qu’on n’oublie jamais sa première rencontre avec lui.

13 octobre 2025No commentsFrance
Séjour randonnée dans le Cap Corse

Séjour randonnée dans le Cap Corse

Un air de printemps dans le Cap Corse … au mois de Mars !

Quelle ne fut pas notre chance de découvrir les secrets du Cap Corse (Capi Corse) avec Robert Cervoni, le fondateur de l’agence de randonnées Altre Cime.

Profitant d’une Météo très favorable, nous avons eu l’opportunité d’accompagner l’équipe en reconnaissance pour l’ouverture de nouveaux circuits “Escapades” programmés un weekend sur deux à partir du 29 mars 2020.

Petite mise en jambe pour grimper jusqu’à la Tour de Sénèque, une tour de surveillance génoise qui partage le Cap d’Est en Ouest. De là haut, le panorama est sublime et malgré quelques rafales de vent nous dévorons des yeux cette vue imprenable sur le Cap Corse.

sejour randonnee dans le Cap Corse
randonne tour seneque Cap Corse

Après la descente nous partons en minibus vers Pino le village en contrebas, plus exactement au bord de l’eau. La mer se déchaine en délivrant une force incroyable, l’eau tape sur les falaises et vient s’engouffrer tout autour des maisons. La balade dans le village est revigorante ! A cette époque Pino semble inhabité, presque fantôme, mais il n’est pas difficile d’imaginer son attrait pendant la période estivale.

sejour randonnee dans le Cap Corse
sejour randonnee dans le Cap Corse

Nous repartons en minibus, cap au Sud pour aller se restaurer au village de Canari. Sur la route les paysages somptueux défilent le long des falaises. Nous approchons du golfe de Saint Florent et peu à peu les sommets enneigés de l’île apparaissent face à nous. La pause déjeuner approche, c’est dans le restaurant “Au Bon Clocher” que nous dégusterons quelques minutes plus tard une délicieuse assiette de charcuteries et de fromages corses.

sejour randonnee dans le Cap Corse

Après ce bon casse-croute nous choisissons de remonter vers Centuri pour découvrir son port très agréable réputé pour la pêche notamment à la langouste.

sejour randonnee dans le Cap Corse
sejour randonnee dans le Cap Corse

La météo, de plus en plus clémente, nous encourage à poursuivre notre itinéraire sur les hauteurs. Nous faisons escale au village de Cannelle avec ses habitations typiques construites de mille pierres et dévoilant une architecture surprenante le long du sentier menant au lavoir.
Ici encore la vue est prenante !

Après cette étape bucolique nous terminons notre roadtrip en remontant jusqu’à la pointe de l’île au port d’Ersa, laissant sur nos pas le fameux chemin des douaniers qui borde l’île et offre aux randonneurs des panoramas exceptionnels.

Le rendez-vous est pris ! Nous reviendrons très vite, et maintenant que nous sommes familiarisés avec l’île … pourquoi pas pour parcourir le mythique GR20 Corse

9 mars 20202 Comments,
Vidéo Mapping de Noël à Albi

Ne manquez pas le Mapping de Noël à Albi ! Un show vidéo avec des images géantes projetées et animées sur les façades de 6 sites emblématiques de la ville. Chaque soir de décembre, laissez-vous guider par la lumière et le son pour entrer dans une histoire magique.

Féérie de Noël

Du 14 au 31 décembre, de 18h à 22h30 du lundi au jeudi et le dimanche, de 18h à 00h le vendredi, samedi et le 25 décembre, de 18h à 1h le 24 et 31 décembre.

Par respect des offices qui auront lieux à la cathédrale Sainte-Cécile et à la collégiale Saint-Salvy les 24, 25, 31 décembre, le son sera volontairement bas. Merci de votre compréhension.

Cathédrale Sainte-Cécile

Les mondes imaginaires  C’est un voyage dans l’espace que le nouveau mapping place Sainte-Cécile propose cette année. A bord d’une navette spatiale qui rappellera Challenger, le spectateur partira aux confins de l’univers pour explorer des planètes imaginaires.

Théâtre des Lices

La danse des fleurs  Un nouveau spectacle avec une thématique végétale mettra à l’honneur le travail des agents du service Patrimoine végétal et environnement qui interviennent tout au long de l’année pour embellir les parcs, jardins et espaces verts de la ville. Un tourbillon de plantes et de fleurs sur la façade du théâtre !

Place du Vigan

Noël Blanc  La brasserie du Pontié revêt cette année son manteau blanc : sapin de Noël chargé de décorations, cadeaux en pagaille, Père Noël à vélo et jazz band de lutins entraînent le public au cœur d’une chorégraphie dynamique et d’une cité albigeoise féerique.

Tribunal Place du Palais

Casse-Noisette  Librement inspiré de l’univers du ballet Casse-Noisette, le spectacle présenté place du Palais invite à la nostalgie, à l’émerveillement et au rêve tout en reprenant quelques extraits bien connus de la musique de Tchaïkovski.

Un spectacle à l’initiative de la Brasserie l’Alchimy en partenariat avec le Crédit Agricole, le Pontié, Vinovalie, Maillet TP, le Palais de Justice, Débard automobiles et avec le soutien de la Ville d’Albi.

Collégiale Saint-Salvi

Mise en lumière

Palais de la Berbie

Mise en lumière

Défilé aux lampions

Le coup d’envoi de la mise en lumière des sites sera donné par le défilé aux lampions. Les enfants, accompagnés de leurs parents défileront dans les rues piétonnes pour découvrir les sites de projection mapping.

Samedi 14 décembre – Remise des lampions à partir de 17h au kiosque du Jardin National – Départ du défilé à 17h50.

16 décembre 2019No comments, , Albi | Mapping de Noël | occitanie | Vidéo
L’oiseau de la Terre de Feu – Nouvelle d’Argentine

Le 23 janvier 2019, j’étais à Ushuaia, dans le Parc national de la Terre de Feu. J’attendais la camionnette qui devait me ramener à la ville, bien après les bus de voyages organisés et bien avant les retours des trekkers.
J’étais seule, accoudée à la balustrade à contempler le lac. Un gros oiseau survolait la grosse bâtisse dans mon dos.
Un autre, beaucoup plus petit, se posa à côté de moi et jacassa à mes oreilles pendant un long moment. Je quittai les lieux avant lui.

Hors champ, des yeux humains regardent l’oiseau.

Un corps appuyé sur la balustrade en branche a vu un grand rapace se poser sur le toit du centro turistico. Un humain est seul dehors. Le centro turistico résonne d’éclats de langue qui ne se mêlent pas. Il y fait chaud, bruyant. Pourtant les visiteurs sont plutôt âgés, installés devant un thé ou un café ou alignés dans la queue pour les toilettes. Ils sont en groupe ou en couple. Ils sont bavards, curieux de la boutique. Ils sont au bout du monde. Les touristes jeunes sont ailleurs, ils randonnent, ils grimpent, ils trekent, dans des uniformes North Face. L’oiseau qui tournicote sur le toits ne les voit pas, ne les entend pas. Il regarde quelque chose de précis. La personne accoudée au parapet en branches suit du regard la quête de l’oiseau de proie.

Immobile, elle laisse errer ses yeux du toit à l’eau du lac qui tapote la berge à ses pieds.

Alors un jeune oiseau se pose juste à côté, sur la branche du parapet. Puis il s’écarte de quelques petits bonds. Il pose un regard curieux sur la forme immobile qui partage son perchoir. Ils échangent des clins d’œil furtifs, intrigués. Puis l’oiseau se met à parler. Il émet avec véhémence des sons répétés qu’il finit par moduler, comme s’il reprochait à la forme voisine son incompréhension. Et son silence. Pourtant l’humain n’ose pas prendre la parole, de peur de voir l’oiseau s’envoler.

Doucement, sa main se glisse dans sa poche et en extrait son téléphone. Les gestes se réduisent au minimum, lents, serrés le long du corps. Clac, photo. Le regard humain a dû s’attarder sur l’oiseau qui a continué son babillage sans montrer le moindre signe d’inquiétude ni de contrariété. C’est rassurant, photo, photo. Le jeune rapace se rapproche, presque à toucher la main devenue immobile. Il reprend son bavardage. Les rides de curiosité sont remplacées par un sourire discret, toujours pour nee pas effaroucher un animal pourtant amical. Les langages n’interfèrent pas, vraiment pas. Bonjour l’oiseau, j’ai vu ta mère, ou ton père, là-haut. Cak cak kek kek pok pok pok. Tu es encore un enfant oiseau, un enfant de l’air. Je garde les pieds sur terre. Caaaak, kek, caaak, pou pou.

Verticalité du corps accroché au sol, vrillé à son besoin d’équilibre, rassuré par ses coudes sur leur appui de bois, pesant sur ses semelles à plat sur la terre. Suspension de l’oiseau, accroché par ses serres au poteau, équilibré par ses battements d’ailes.

L’enfant oiseau semble hésiter quand l’humain lui dit “au revoir, je prends le bus”, il secoue ses ailes, tourne sa tête à 90° puis reporte son regard vers le lac en continuant son bavardage.

Fin de l’histoire, l’oiseau sort de la photo.

 

Marie-Françoise Govin

13 mars 2019No comments, Argentine | Carnets de voyage | Lecture | Littérature | nouvelle | voyage
La Route des Festivals : Limoux Brass Festival

Hier soir, Le Limoux Brass est passé par Toulouse, pour nous présenter une soirée exceptionnelle dans la magnifique salle de la Halle aux Grains.

Avec le concours de la Spedidam et Matrisse Productions, nous avons eu le plaisir de revivre cette fameuse soirée du 29 avril dernier dans laquelle le trompettiste Nicolas Gardel nous avait dévoilé en avant première son Big Band explosif créé à l’occasion des 10 ans du Limoux Brass Festival.

Daniel Zimmermann Quartet

1ère partie

Au programme, onze compositions originales à la croisée des chemins du jazz et des musiques improvisées, entre influences rock, funk, pop et blues.
Avec
Daniel ZIMMERMANN (trombone),
Pierre DURAND (guitare),
Jérôme REGARD (basses),
et Julien CHARLET (batterie).

Daniel Zimmermann Quartet
Nicolas Gardel The Headbangers Big Band

The Headbangers Big Band

Les musiciens du Big band font leur apparition et après un sample de quelques seconde l’énergie massive se fait ressentir dès les premières notes. La musique dès lors de The Headbangers prend une dimension inattendue et hors norme, loin des clichés déjà abordés dans cet exercice. Le Headbangers Big-Band
repousse les frontières d’un Jazz atypique et surprenant.

Avec
Nicolas GARDEL (trompette, direction),
Ferdinand Doumerc  (saxophones)
Dorian Dutech (guitare)
Philippe Waterballs (Basse / machines)
Jérome Martineau-Ricotti (Batterie)
Thibaud Dufoy (Clavier)
Florent Pepino Tisseyre (percussions)
Alain Cazcarra (Trompette)
Mathieu Haage (Trompette)
Nicolas Algans (Trompette)
Cyril Latour (Trompette)
Jerome Capdepont (Trombone)
Olivier Lachurie (Trombone)
Baptiste Techer (Trombone)
Jerome Laborde (Trombone)
David Haudrechy (Saxophones)
David Pautric (Saxophones)
Christophe Mouly (Saxophones)
Gaël Pautric (Saxophones)
David Cayrou (Saxophone baryton)

2 mars 2019No comments, ,
La pêche – Nouvelle du Chili

Punta Arenas, janvier-février 2019.
Je suis amoureuse du Détroit (el Estrecho).
J’y vais presque tous les jours.
Il est chaque fois différent, selon le ciel, les nuages, la couleur de l’eau. Mais il y a toujours des oiseaux et toujours de gros bateaux.

 

La pêche a été bonne. Le bateau est rentré au port ; pas la peine de continuer, les frigos sont pleins, les marins fatigués et gelés.

Cette nuit, ils ont remonté, dans le fracas des vagues et des poulies, des filets lourds et pleins d’une masse colorée, mouvante et muette.

Les spots éblouissent la nuit noire, le bateau a réduit son allure. Les yeux, les bras, les corps sont tendus vers les vagues qui heurtent le bastingage. Les crochets happent le filet. Le palan hisse la lourde nasse dégoulinante d’eau noire et glacée dans un vacarme de chocs, de chutes et dans le tumulte de la mer.

Des poissons de toutes tailles entremêlent dans des secousses brutales leurs queues et leurs nageoires. Des coquillages tombent sur le pont à travers les mailles du filet. Des étoiles de mer, victimes collatérales du raclement des fonds, pendent, flasques et ternes. Des crabes et araignées de mer serrent leurs pattes et pinces en mouvements spastiques.

Les projecteurs éclairent violemment cette masse mourante. Les plus petits renoncent vite et leurs derniers mouvements de vie cessent dès leur sortie de l’eau. Les plus gros se défendent, avec l’énergie de la pulsion vitale. Le plancher du pont a disparu sous le monceau pêché.

La lumière blanche et crue lui donne des couleurs étranges : certains reflets jaunes ou orange, effervescents, strient par éclats les gris argentés dominants, les écailles luisent d’éclats argentés qui s’éteignent en une irisation furtive, une tache blanche, une noire, la lumière refletée dans un œil encore vif.

Nous travaillons vite : séparer les coquillages, rejeter les étoiles de mer et les petits organismes, assommer les plus gros, les plus résistants, jeter les crustacés dans des bacs, lancer les poissons dans le toboggan qui les conduira dans la cale où ils seront nettoyés, vidés, parfois décapités, puis congelés.

Il fait froid dans ces coins de pêche au sud du sud, nos mains s’engourdissent, nos bras et nos jambes bougent mal, engoncés dans nos cirés rigides. Nous travaillons vite, sans réfléchir, sans parler, sans regarder.

Si je raconte aujourd’hui avec détails ce que j’ai vu sur le pont, cette nuit, avant mon retour au port, si je me rappelle les poissons, les étoiles de mer, les crabes et les araignées de mer, si me reviennent les sons et les images, c’est parce qu’un œil a attiré mon attention. Un œil qui me parut familier.

Rond, il luit encore alors que le poisson agonise. En son centre, la pupille noire reste fixe face au spot qui l’éblouit. Elle est bordée par l’auréole d’un iris vert irrigué de veinules marron et grises. La paupière qui le cerne est rougie. Je ne peux détacher mon regard de l’animal, un grand saumon, aux reflets argentés, encore humide, encore agité de soubresauts, encore vivant.

Mes mains travaillent sans moi, je trie, je lance, je ramasse, je lance plus loin, j’assomme, j’attrape, je serre, je frappe, je trie, je lance encore.

Je frappe le saumon aux yeux verts irisés de marron, je le jette dans la cale.

Mes mains ramassent, trient, piochent dans la masse mouvante, lancent, frappent, serrent, lancent, piochent, lancent, piochent, jettent.

Nous finissons au petit matin, gelés, harassés, muets.

Nous nous glissons dans nos cabines.

Je me débarrasse de ma carcasse cirée couverte de sang, de sel et d’algues. Dans la minuscule salle de bains, mon regard s’arrête sur mon visage que reflète le miroir. M’y regardent deux yeux verts irrigués de veinules marron et grises, cernés par une paupière rougie.

Marie-Françoise Govin

26 février 2019No comments, Chili | El Estrecho | histoire | nouvelle | pêche | poissons | récit | voyage
Carnaval de Goyave (Guadeloupe)

Le premier défilé de la saison, organisé le dimanche 13 janvier après-midi à Goyave, a été couronné de succès. La 4e édition de la Grande parade de Goyave a réuni plusieurs milliers de spectateurs et les prestations de chacun des 36 groupes participants étaient de très bonne facture.

Les membres de Lakou Zaboka, groupe de Gourbeyre, ont lancé les hostilités, suivis des Pointois de Toum Black, vêtus en rouge et noir. Phoénix (Bouillante), le group a po Ualiapa (Goyave), Foud-la de Basse-Terre, dit « L’ambassadeur du vrai son synthé » , Ti-Bwa (Bouillante), Pikan (Vieux-Habitants), Waka de Basse-Terre, ses souffleurs de « Konk a lanbi » et ses cuivres, La Couronne verte (Pointe-Noire), les ti-mass de Reality Bimass (Baie-Mahault) ou encore Van lévé Super star (Sainte-Rose) leur ont emboîté le pas jusqu’en début de soirée. À noter que les coiffes portées par les danseuses de Vibration de Sainte-Rose, qui représentaient des sorbetières et des cornets de glaces, ont particulièrement plu aux spectateurs. Devant l’espace concours et tout au long du parcours, le groupe pointois Guimbo All Stars a su séduire le public, grâce aux déhanchés et aux sourires de ses danseuses, sa musique et ses costumes. Face au jury, chaque groupe avait deux minuites trente pour convaincre.

Le résultat du concours :

Caisse claire
1/ Excellence
2/ Guimbo all stars
3/ Explosion V

Synthé
1/ Phoenix
2/ Pikan

Mass
1/ Atafaya
2/ Réality Bi Mass

Lieu : Goyave (Basse-Terre, Guadeloupe)
Période : Janvier
Photos : Manon

2 février 2019No comments, Antilles françaises | Basse-Terre | Carnaval | Défilé | Goyave | Guadeloupe | musique